L’accompagnement du deuil

Vivre un changement, une perte, un deuil, une séparation ? Toute perte est douloureuse, toute page qui se tourne laisse place à un vide, un nouveau chapitre à écrire. Mais avant de pouvoir investir cet après, laisser le temps aux différentes étapes, sans vouloir les éviter, permet d’être en paix et de reconstruire. Le processus de deuil est un parcours jalonné de plusieurs étapes qu’il faut franchir successivement. Ces étapes, sans ordre précis, sont les suivantes :

– Le choc

– Le déni

– La colère et le marchandage

– La tristesse

– La résignation

– L’acceptation

– La reconstruction

Même face au deuil, l’approche consiste à écouter attentivement le chemin intérieur et prendre en compte la singularité de l’être éprouvé. Parce qu’aucun deuil n’est pareil à un autre, parce que les émotions ressenties n’ont jamais été vécues avec cette intensité, l’espace de paroles est essentiel pour déposer sa charge émotionnelle, pour être entendu, tout simplement.

Puis, au rythme du consultant, entrevoir une possibilité de relever la tête et penser à un après possible. Un vide est aussi un espace à repenser, un champ des possibles à investir.
Mais surtout laisser le temps au temps, laisser le choix à celui qui souffre de s’envelopper de la douleur ou de la laisser partir, ne pas juger, ne pas brusquer, ne pas lui voler son deuil.

Qu’en est-il de l’enfant face au deuil ?

En général, les adultes pensent qu’ils savent mieux que les enfants, il en est de même pour le deuil. Ces dernières années, les recherches des psychologues ont mis en évidence l’importance d’impliquer l’enfant dans un deuil familial. Malheureusement, le non-dit, le non-vu, le non-partagé cause beaucoup de drames. On ne peut rien cacher à un enfant car il sent. Il sait qu’il se passe quelque chose et son anxiété risque d’être beaucoup plus grande s’il est confronté au silence. Un enfant est beaucoup plus fort qu’on l’imagine, il a en lui des ressources incroyables pour faire face à la réalité. Même au moment de la mort, la présence d’un enfant peut être positive, tout dépend de la qualité du support que l’entourage peut lui offrir. La plupart des enfants sont très intéressés par ces mystères de la vie et de la mort, ce sont les adultes qui projettent leurs craintes sur eux.

Le deuil d’un enfant doit être accompagné. Il n’est pas question de forcer, ni la parole ni les larmes. Son temps lui appartient, il fait son chemin intérieur. Mais laissons lui l’espace de réaction. Elle sera propre à lui, silencieuse, violente, culpabilisante même, mais s’il n’a pas cet espace alors il gardera en lui et « tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime », soyons sûr que cela sortira un jour, pas forcément de la bonne façon. La question est : qui voulons-nous protéger, lui ou nous ?

« Tu n’es plus là où tu étais mais tu es partout là où je suis »

Victor Hugo